Climat : la majorité des réserves d’énergie fossile devrait rester sous terre (Nature)

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La moitié des ressources de pétrole conventionnel, la majorité des ressources de gaz naturel et la quasi-totalité du charbon devraient rester sous terre si l’humanité veut parvenir à limiter le réchauffement à 2°C, capture et stockage du CO2 compris. Presque tous les hydrocarbures non-conventionnels – le gaz de schiste notamment – devraient rester inexploités, d’après l’analyse de deux chercheurs du University College de Londres publiée dans la revue Nature le 8 janvier 2015.

Cette étude suggère pour la première fois une répartition géographique de notre « budget carbone » d’ici à 2050, en fonction des coûts d’extraction des différentes énergies fossiles et de leurs contributions respectives au réchauffement de la planète. Ainsi, la moitié des ressources de pétrole conventionnel supposées encore disponibles aux Etats-Unis et autour du golfe Persique devrait rester inexploitée, de même que la totalité des sables bitumineux canadiens. Près de 90 % du charbon et de la lignite de la Chine et de l’Inde devraient demeurer sous terre !… Science fiction ?

Une raréfaction du pétrole ne suffirait pas à rester en deçà d’un réchauffement de 2°C : la seule combustion des réserves actuelles disponibles émettrait environ 2,6 fois notre budget carbone pour 2050. Une combustion de la totalité des ressources estimées génèrerait des émissions de CO2 dix fois supérieures à ce budget !

Cette étude confirme une conclusion connue depuis déjà longtemps : les industriels du pétrole, du gaz et du charbon pourraient dès aujourd’hui arrêter la prospection et réduire drastiquement leur production. Nous disposons déjà de (beaucoup) trop de ressources en énergies carbonées…


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