Le risque « climat » est un enjeu stratégique pour les entreprises. D’après une étude du Shift Project pour l’Afep publiée le 8 février 2018, les méthodes mises en œuvre pour analyser ce risque sont trop diverses et incomplètes pour permettre une bonne compréhension entre tous les acteurs concernés : entreprises, investisseurs, agences financières et extra financières, acteurs de la notation « climat »…
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The Shift Project, think tank de la transition carbone a réalisé pour l’Association française des entreprises privées (Afep) une étude sur l’évaluation du risque climat. Celle-ci montre que ce risque est désormais pris en compte par la plupart des agences de notation et que cette démarche a stimulé un foisonnement des méthodes d’analyse de ce risque.
L’enjeu climatique se singularise de plus en plus dans l’approche des acteurs de l’analyse de risque et de la notation, souligne The Shift Project dans l’étude publiée aujourd’hui. Cette autonomisation devrait s’accélérer, à cause de la dimension systémique, irréversible, globale et de très long terme du risque « climat ». La sphère financière exerce en effet, depuis la signature de l’accord de Paris en 2015, une pression croissante afin que les entreprises se préparent et fassent évoluer en conséquence leurs stratégies et leur reporting « climat ». La plupart des agences de notation financière et extra-financière disposent désormais de méthodes d’analyse du risque « climat ». Cependant, les entreprises s’interrogent sur la maturité, la pertinence, la complexité et l’hétérogénéité de ces méthodes.
La portée de la notation « climat » reste limitée. Ce risque n’est que lentement et partiellement intégré dans les analyses des grandes agences de notation financière. Quant aux agences de notation extra-financière, l’utilisation de leurs analyses se concentre sur des actifs encore très minoritaires (obligations vertes, fonds ISR, indices bas-carbone).
Le secteur de la notation « climat » est marqué, tout comme l’ensemble du secteur de l’analyse ESG (Environnement, Social et Gouvernance), par un manque de moyens. Ce manque retarde la prise en compte des risques systémiques liés au changement climatique, bride la R&D dans ce domaine, favorise le simplisme ou l’automatisation de l’analyse, et engendre de potentiels problèmes de confiance entre acteurs.
The Shift Project souligne : « La transition énergétique est un enjeu incontournable. Cet enjeu peut devenir une opportunité. Pour les entreprises, le point de départ consiste à instruire et à développer une stratégie « climat », et à rendre cette stratégie publique. »
Pour l’Afep : « Les entreprises doivent résolument prendre part au débat sur la prise en compte du risque « climat ». La prise en compte ne fait que commencer et doit se poursuivre dans un cadre de compréhension mutuelle entre les entreprises, les investisseurs et les acteurs de l’évaluation du risque « climat ». Les acteurs économiques français disposent de nombreux atouts pour figurer parmi les leaders du monde bas-carbone de demain. L’Afep s’appuiera sur ce rapport pour engager une discussion approfondie sur les méthodes d’évaluation avec les différents acteurs de l’analyse du risque « climat ». »
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