Billet d’humeur

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Hausse du pétrole, un billet d'humeur pas Michel Lepetit

Pourquoi le prix du pétrole monte ?

 

Il monte…

parce qu’une plate-forme pétrolière a explosé,

parce que l’OPEP a indiqué qu’elle souhaitait qu’il monte,

parce que les troubles en Egypte font craindre qu’on ferme le canal de Suez,

parce que la spéculation des hedge funds est de plus en plus active,

parce que l’Amérique est touchée par un blizzard,

parce que l’OPEP se réunit,

parce que l’OPEP ne se réunit pas,

parce que le niveau des stocks stratégiques a augmenté,

parce qu’il y a une vague de froid en Europe,

parce que les provinces chinoises ont coupé la distribution d’électricité à certaines entreprises, qui se sont rabattues sur des générateurs au diesel,

parce que le taux de chômage américain baisse,

parce qu’il y a des grèves dans les raffineries en France,

parce que Goldman Sachs dit qu’il sait –prophétie auto réalisatrice- qu’il doit monter,

parce que c’est le retour de la saison de maintenance des raffineries,

parce que la récolte américaine de maïs destinée aux biocarburants est victime d’intempéries,

parce que la Fed maintient des taux d’intérêt bas qui favorisent le carry trade,

parce que la tension de la communauté internationale avec l’Iran augmente,

pace que le Mississippi est en crue, menaçant des installations pétrolières,

parce que le dollar baisse,

parce qu’un pipeline en Alaska est défectueux,

parce le Golfe du Mexique est touché par un ouragan,

parce qu’il y a un afflux de liquidités sur des marchés de matières premières financiarisés,

parce que c’est la « driving season » aux USA,

parce que des environnementalistes bloquent un site de schiste bitumineux,

parce qu’un pays du Moyen-Orient connait des troubles politiques faisant craindre une contagion,

parce que l’euro monte,

parce que l’AIE dit qu’il va monter,

parce que l’AIE dit qu’il va baisser

Peut-être…

Le prix du pétrole monte peut-être parce qu’il n’était pas cher car facile à extraire du sous-sol ; qu’on en a bien besoin ; qu’on peut difficilement s’en passer ; qu’on est de plus en plus nombreux à en avoir besoin ; qu’il a fallu quelques centaines de millions d’années pour nous le fabriquer, et qu’on n’en trouve plus guère qui soit facile à extraire du sous-sol alors qu’on est de plus en plus nombreux à pouvoir difficilement s’en passer…

Michel LEPETIT
Trésorier de The Shift Project


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