“Big oil” contre “peak oil”

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Le mois dernier paraissait le rapport de Leonardo Maugeri, ancien dirigeant du groupe pétrolier italien ENI, intitulé « Oil : the next revolution« . Il y propose une analyse « optimiste » de la production pétrolière à l’horizon 2020 (ndlr : n’est « optimiste » que celui qui considère que plus on produit, mieux c’est !).

L’article de Matthieu Auzanneau paru dans le blog du Monde a tôt fait de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse en dessinant les deux camps : d’un côté les optimistes donc, souvent associés au « big oil » (producteurs, et autres prestataires tels que la puissante agence d’information pétrolière IHS – voir l’article de D. Yergin dans le Wall Street Journal), d’un autre les pessimistes, soit le nombre grandissant de spécialistes (l’ASPO en tête) pour qui le pic pétrolier est inévitable, voire déjà entamé.

Trois jours plus tard, on retrouvait dans le blog de Matthieu Auzanneau la critique point par point du rapport Maugeri par Olivier Rech, fort convaincante et, pour l’occasion, s’appuyant sur les graphiques du portail de données développé par The Shift Project (theshiftdataportal.org).

 

Les graphiques du portail mis au point par le Shift, qu’il faut prendre pour leur valeur heuristique, permettent donc de se faire une idée sur les ordres de grandeur en jeu lorsqu’on parle de réserves.En manipulant les paramètres de ces graphiques, on peut par exemple voir qu’ajouter 100 milliards de barils aux réserves ultimes ne change pas manifestement la donne. Pour rappel d’ordres de grandeur, parmi les plus importantes découvertes de l’année 2012, un champ en eau profonde annoncé par Repsol au large du Brésil possède moins de 1 milliard de barils de réserves récupérables. Les graphiques disponibles sur le portail permettent aussi de se faire une idée sur la cohérence entre un scénario de production de pétrole conventionnel et une hypothèse donnée de réserves ultimes.


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