Le télétravail semble aujourd’hui une très bonne solution à de nombreux problèmes quotidiens. En travaillant à la maison, on évite le stress des bouchons, des bisbilles avec les collègues, ou de l’heure de la sortie de l’école, soit un considérable gain en qualité de vie. Dans un contexte de hausse du prix de l’énergie, cela permet également de limiter les déplacements et, pour les entreprises, de faire de considérables économies sur les bureaux (location, chauffage). Et pourtant, peu d’employés télé-travaillent aujourd’hui de façon régulière. Pourquoi aussi peu d’engouement ? Un article publié dans ParisTech Review propose quelques éléments de réponse (« Pourquoi la « révolution douce » du télétravail ne prend pas ».)
Cette idée révolutionnaire de travailler à distance revient selon l’auteur à Jack Nilles. Au début des années 70, cet « ancien ingénieur en télécommunications à la NASA », pensait que le « telecommuting » présentait tellement d’avantages qu’il deviendrait probablement la norme dans le futur. Non sans humour, l’auteur cite alors Jon Andrews, consultant à PricewaterhouseCooper, c’était « un peu comme quand, enfant, vous imaginiez que nous irions tous travailler en voiture volante ».
Utopie ? Selon l’article, il s’agirait plutôt de blocages de nature sociale. Du côté de l’entreprise, l’organisation du travail se trouve bouleversée. Les équipes sont dispersées et bien plus difficiles à manager. La dynamique de groupe, créée par la proximité et le partage des bureaux, ne peut plus se former. De celui des employés, travailler à distance n’est pas non plus toujours une sinécure. Au–delà de la perte d’un lieu de sociabilité important, certains craignent de se voir écartés des promotions, voire de pousser leur entreprise à l’externalisation, en étant absents. En effet, si le télétravail institutionnalisé ne « prend » pas, le phénomène du travail à distance s’amplifie bel et bien, encouragé par la délocalisation des services ou l’augmentation de la mobilité des cadres.
L’article soulève là un point intéressant : il se crée une dissociation croissante entre le travail et le lieu du travail. Il est possible de travailler partout, tout le temps, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la télécommunication. Dès lors, c’est tout un équilibre entre vie professionnelle et personnelle qui est à reconstruire au risque de perdre tous les bénéfices du télétravail.
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