« Quels actifs avec quelles compétences pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère ? » : The Shift Project publie son rapport complémentaire

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L’équipe du Shift Project a le plaisir de vous présenter le rapport complémentaire « Quels actifs avec quelles compétences pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère ? ».

Télécharger le rapport spécifique à l’emploi et à la formation agricole (84 p.)

Retrouvez également le support de présentation projeté le 10 décembre en format PDF et en format PPT.

Ce rapport a été élaboré dans le cadre d’un travail plus vaste du Shift Project sur la transition de l’agriculture française, ayant donné lieu à trois autres publications :

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À propos du projet 

Le secteur agricole français est à bout de souffle, aussi bien d’un point de vue physique (aléas climatiques à répétition, détérioration des sols…) qu’économique et social (agriculteurs usés par les difficultés croissantes). Face à ce défi, The Shift Project propose son analyse de la situation, identifie des leviers de transformation, et trace des voies possibles pour concilier réduction de l’empreinte environnementale, résilience des systèmes agricoles et viabilité économique des exploitations.

Le rapport complémentaire « Quels actifs avec quelles compétences pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère ? » intègre aux réflexions du Shift sur l’agriculture les problématiques de l’emploi et de la formation qui sont, pour le secteur agricole tout particulièrement, urgentes et incontournables. Il vise à identifier les effets qu’aurait la transformation du système agricole telle que préconisée par le rapport “Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère” en termes d’emploi et de compétences, mais aussi les conditions à réunir et les actions à mettre en œuvre pour faire face aux défis de cette transformation. Sans un effort porté sur les trajectoires d’emploi et sur les enjeux de formation liés, une crise des compétences viendra s’ajouter à la crise écologique en cours, compromettant les chances d’y apporter des réponses. Sans travailler l’attractivité des métiers, et la formation aux savoirs et savoir-faire indispensables, l’indispensable transformation du secteur ne pourra aboutir.

Quelles évolutions de l’emploi agricole anticiper d’ici à 2050 ?

The Shift Project propose une estimation de l’évolution des actifs agricoles par filière entre la situation actuelle et 2050 si la transformation environnementale du système agricole est mise en œuvre :

Du fait de l’évolution des surfaces cultivées et des cheptels, à structure d’emploi constante, le Shift table sur une baisse de – 0,4 % par an d’ici 2050, contre une baisse de – 1,1 % par an sur la période 2010-2020. Ce chiffre reste soumis à de nombreuses incertitudes : les emplois liés aux pratiques agroécologiques et à la transformation à la ferme sont à documenter, de même que l’évolution liée à l’augmentation du maraîchage diversifié et au salariat. Le rapport insiste sur le fait que la structure de l’emploi agricole dépendra en grande part de choix politiques, qui implique des décisions documentées qui manquent aujourd’hui. 

De manière générale, il y a un fort besoin d’actifs agricoles pour renouveler les générations, avec un manque de l’ordre de 100 000 actifs en 2030. Attirer de nouveaux actifs impliquerait d’améliorer les revenus et les conditions de travail, mais aussi de répondre aux aspirations diversifiées des jeunes actifs.

Quelles compétences et quelles formations pour accompagner la transition ?

Ce rapport s’intéresse particulièrement à la formation agricole, initiale et continue, mais souligne l’importance de la formation informelle également.

L’agriculture est un secteur dans lequel l’adaptation des pratiques est une question vitale. La formation continue est d’autant plus essentielle que la transition agroécologique nécessite des compétences qui sont à la fois nombreuses, et qui sont à mettre à jour au fur et à mesure que la recherche progresse. En matière de compétences spécifiques, The Shift Project a établi une liste des savoirs et savoir-faire spécifiques téléchargeable sur ce lien. Les formateurs font face à des défis importants : la formation doit s’adapter aux différences d’origine des étudiants, recrutant de plus en plus d’apprenants non issus du milieu agricole. Par ailleurs, former à la transition agroécologique les amène à former à des pratiques qui vont encore trop souvent à rebours du cadre économique.

La formation continue doit également être massifiée, à la fois dans son accessibilité géographique, encore très variable selon les territoires, et dans ses contenus dédiés aux enjeux écologiques. La montée en compétences des agriculteurs s’appuie aussi largement sur la formation informelle qui apporte une complémentarité indéniable.

Recommandations

Pour accompagner l’évolution de l’emploi agricole, The Shift Project recommande de :

  • documenter le volume d’activité lié aux pratiques agroécologiques et les aspirations des futurs actifs agricoles, et en tenir compte dans les politiques publiques ;
  • mettre le cadre économique du système agricole en cohérence avec l’ambition affichée d’évolution des pratiques ;
  • rendre les métiers agricoles plus accessibles et attractifs pour enrayer la chute du nombre d’actifs : améliorer les conditions de travail et d’emploi, en tenant compte des aspirations ;
  • accompagner l’évolution des pratiques en ciblant l’accompagnement à l’installation et à la reprise de fermes en particulier pour les filières de la transition : élevage en système herbager, production de fruits et légumes.

Concernant l’accélération de la formation des actifs agricoles, il nous semble essentiel de mener une action conjointe avec l’ensemble des parties prenantes :

  • la puissance publique : feuille de route solide, moyens financiers, actualisation des certifications et diplômes, etc.
  • les établissements de formation initiale : mobilisation de l’ensemble des équipes, formation des enseignants aux enjeux écologiques, encouragement de méthodes d’enseignement innovantes, etc.
  • les organismes de formation continue : proposer des formations sur l’ensemble du territoire, adaptées à tous les professionnels, travailler à des certifications et mettre en réseau les organismes pour mutualiser ressources et pratiques
  • les coopératives et les industriels : demande de professionnels mieux formés aux enjeux écologiques, développement de liens avec la recherche et les producteurs.

Cette publication est accompagnée d’un autre rapport complémentaire consacré à la place de l’innovation technologique dans la transition écologique de l’agriculture, qui propose des éléments méthodologiques pour mettre en perspective les pistes d’innovation actuellement sur la table, avec des implications certaines pour l’emploi et les compétences du secteur.


La Grande Consultation des Agriculteurs

Afin de s’assurer de faire écho aux réalités vécues par les agriculteurs partout en France, le Shift et les Shifters, réseau des bénévoles du Shift, ont aussi mené une Grande Consultation des Agriculteurs (GCA) qui a réuni plus de 7700 réponses, dont le rapport “Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère” s’est nourri. Les résultats de cette consultation seront présentés lors d’un événement dédié. Consulter le programme

Suite à la publication de ce rapport, The Shift Project amorce une phase de diffusion importante de ces travaux pour les présenter à tous les acteurs intéressés, et commencera également un second chapitre sur le volet “Alimentation” dans quelques mois pour compléter l’approche “de la ferme à la fourchette”.


Comité de rédaction

Ce rapport est le fruit d’un groupe de travail, dont l’ensemble des membres sont listés dans le rapport, co-piloté par :

Ce projet a aussi reçu l’appui d’Emma Stokking, de Corentin Grange, de Lila Wolgust et de Mona Poulain pour la communication.

Pour toute question concernant ces travaux, vous pouvez contacter Clémence Vorreux : clemence.vorreux@theshiftproject.org.


Remerciements

L’équipe Agriculture du Shift Project souhaite remercier les très nombreux contributeurs et contributrices ayant pris part au travail réalisé, pour la qualité des échanges, leur participation aux différents groupes de travail à l’œuvre, ou par leur relectures attentives.

The Shift Project remercie les partenaires du projet “Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère” pour leur soutien technique et financier.


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