Planification Écologique : le gouvernement doit faire des choix historiques

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Le travail novateur du Secrétariat Général à la Planification Ecologique (SGPE), créé il y a plus d’un an, manifeste un grand progrès dans l’approche des politiques climatiques. Ce travail peut permettre à la France d’ouvrir le chemin vers l’économie bas carbone, à condition de se traduire maintenant par des choix politiques audacieux et cohérents. Des choix historiques dont la matérialisation demeure pour le moins incertaine, à l’heure où le gouvernement tarde à annoncer ses arbitrages. Alors que les effets du changement climatique s’accélèrent et que nos ressources fossiles se raréfient, l’attentisme dans la transition écologique de notre société serait l’option perdante. The Shift Project compte sur le Président de la République et la Première ministre pour porter un message fort, basé sur les travaux du SGPE : c’est l’option gagnante pour le pays.

Le Shift Project retrouve dans les documents de cadrage qu’a publié le SGPE l’approche qu’il recommande :

  • une lecture en premier lieu physique et technique du fonctionnement de l’économie,
  • l’alerte face aux concurrences d’usage en énergie, matériaux et ressources biologiques qu’entrainera l’absence de cohérence et d’audace,
  • l’insistance sur les questions encore à peine posées – et pourtant décisives – de sobriété, d’emploi, de formation et de stratégies de transformation des territoires.

La sortie des énergies fossiles réclame, comme le propose le SGPE, de hiérarchiser les usages face aux contraintes qu’il identifie déjà dans l’accès aux ressources nécessaires à la transition. Face à cette indispensable hiérarchisation, il nous faut bâtir une société beaucoup plus sobre, insistent Jean PISANI-FERRY et Selma MAHFOUZ dans leur récent rapport à la Première ministre. Ce rapport de France Stratégie souligne notamment que la sobriété est le plus sûr moyen d’économiser l’argent public, en donnant par exemple systématiquement la priorité aux transports en commun et au vélo.

L’ambition nouvelle qu’insufflent désormais les conseillers de l’Etat doit être matérialisée par un financement adéquat, une politique de l’emploi et de la formation ambitieuse cohérente avec les objectifs de planification écologique, ainsi que par la mobilisation des collectivités locales. Les engagements sectoriels devront être pris en fonction de trajectoires de décarbonation dont le SGPE doit rester le garant, en continuant à s’appuyer sur une lecture lucide des contraintes en amont du système économique français, et par conséquent sur une hiérarchisation des usages et des besoins exprimés en aval par notre économie.

Lire notre analyse complète :

Observations sur les publications et documents de travail du Secrétariat général à la planification écologique

 

 


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