Le débat sur la répartition des efforts à fournir par les pays pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C d’ici à la fin du siècle est un débat très complexe et sensible, qui conduit bien souvent à un blocage des négociations climatiques.
Aujourd’hui, le défi le plus important avant la COP21 à Paris en 2015, est de trouver un cadre de référence d’équité, commun et accepté par la majorité des parties prenantes. Il doit incarner, d’une part, les principes d’équité définis dans la Convention Cadre de Nations Unies, et définir, d’autre part, une répartition juste et équitable des efforts nationaux à fournir en termes de réduction d’émissions et de contributions financières aux actions de mitigation et d’adaptation.
Il existe aujourd’hui un certain nombre d’indicateurs d’équité bien quantifiés et de qualité, constituant un cadre de référence juste et global de partage des efforts pour répondre au défi climatique. L’un d’entre eux est l’indicateur du « Greenhouse Development Rights » (GDR), développé par le think- tank EcoEquity et le « Stockholm Environment Institute ».
Cet indicateur d’équité définit un cadre de calcul permettant de diviser les efforts nationaux à fournir pour financer les actions de mitigation et d’adaptation nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Les répartitions nationales obligatoires sont calculées à partir de la responsabilité de chaque pays (contribution en termes d’émissions de GES depuis 1990) et de leur capacité à payer. Les indicateurs de responsabilité et de capacité sont tous deux définis par rapport à un seuil de développement excluant les plus démunis, où qu’ils vivent, d’une quelconque responsabilité à assumer le poids de la crise climatique. En d’autres termes, l’indicateur GDR prend en compte les inégalités à l’intérieur même d’un pays, et calcule ses obligations nationales sur la base de la capacité et de la responsabilité estimées de ses habitants. Les individus ayant un revenu inférieur au seuil de développement (défini par défaut comme un revenu individuel inférieur à 7500 $ par an, une fois la parité de pouvoir d’achat ajustée) sont exemptés d’obligations financières relatives à la lutte contre le changement climatique. Les individus ayant un revenu supérieur à ce seuil devront quant à eux contribuer aux coûts de la politique climatique globale en fonction de leur capacité (somme des revenus au-dessus du seuil) et de leur responsabilité (cumul des émissions de CO2 au-dessus du seuil).
L’indicateur GDR donne un cadre de calcul juste pour aider les pays en développement à réussir leur transition énergétique à l’aide des pays industrialisés, tout en maintenant leur croissance économique et en assurant leur besoin grandissant en énergie.
Il fournit également une base de comparaison cohérente entre les obligations nationales à payer pour les actions de mitigation et d’adaptation.