En marge de la réunion de l’ASPO, le groupe des Verts au Parlement Européen a organisé une Conférence sur le Peak Oil (PO) le 3 mai dernier.
L’objectif de la Conférence était d’aborder deux aspects du problème : les analyses et mesures politiques autour du PO, puis les preuves du PO et les activités en relation dans les différents pays membres. Philippe Lamberts, député Vert, a introduit l’événement en exhortant les participants à ne plus se voiler la face sur le sujet et à comprendre les réelles implications de PO sur notre société.
La première partie réunissait des experts du PO : Kjell Aleklett, Président de l’ASPO, Directeur du Global Energy Systems Group à l’Université d’Uppsala ; Jeremy Leggett, de la UK Industry Task Force on Peak Oil and Energy Security et Lord Ron Oxburgh, House of Lords UK Parliament, ancien Président de Shell. Leurs trois présentations ont contribué à donner des éléments de compréhension sur le PO et plus largement sur l’addiction de l’UE aux énergies fossiles. Tant Kjell Aleklett que Jeremy Leggett ont insisté sur la difficulté de convaincre les dirigeants politiques et économiques de l’urgence d’une action concertée, même si les milieux militaires ont déjà tiré la sonnette d’alarme (en Allemagne, en Grande-Bretagne). En effet, les pays producteurs voyant leurs réserves baisser pourraient envisager de réserver leur production pour leurs marchés intérieurs. Une discussion s’est engagée avec la salle sur l’opportunité représentée par les ressources non-conventionnelles, comme le gaz de schiste. Lord Ron Oxburgh a montré comment l’émergence de cette nouvelle source avait complètement bouleversé le paysage énergétique mondial, faisant passer les USA d’importateurs nets à l’autosuffisance.
La seconde partie s’est davantage focalisée sur les réponses politiques au PO. La Commission et ses DG énergie, transport et agriculture étaient représentées par Jan Panek, Marjeta Jager et Tassos Haniotis. Ils ont présenté la stratégie Européenne de remplacement des énergies fossiles et de baisse des émissions de GES pour 2050 (Plan d’Action). Tassos Haniotis a beaucoup été interrogé sur la spéculation sur les matières agricoles et son possible lien avec la hausse du prix des énergies fossiles. Tous ont insisté sur la nécessité pour l’acteur politique de connaître les véritables ordres de grandeur (réserves prouvées, production), même si au final ce sera probablement le coût de l’énergie qui dirigera son action dans les années à venir.
Il est possible de revoir une partie des conférences et d’écouter des interviews des participants :