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15 mars 2024

Mondes virtuels & réseaux face à la double contrainte carbone

Publication des rapports finaux

Lire la synthèse Réseaux

Quels champs des possibles pour un numérique soutenable face aux contraintes énergie-climat ?

L’équipe Numérique du Shift Project a le plaisir de vous annoncer la publication de deux nouveaux rapports sur la sobriété numérique ! Ces nouveaux rapports s’inscrivent dans la continuité de nos travaux menés depuis 2018 sur le sujet

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Pour la première fois, le Shift Project s’intéresse à l’empreinte carbone de technologies qui ne correspondent pas encore à de nouveaux usages largement adoptés (mondes virtuels, 6G…).

En se positionnant en amont des phases de déploiement généralisé, ces nouveaux rapports proposent des points de repère pour orienter l’innovation et les choix technologiques du numérique en France.

  • +6 %

    c'est l'augmentation annuelle de l'empreinte carbone du numérique
  • -40 %

    c'est la baisse qu'elle devrait afficher de 2020 à 2030 selon la SBTI
  • 4 %

    des émissions de carbone mondiales sont dues au numérique
  • 2,5 %

    de l'empreinte carbone en France est due au numérique

Le numérique, à la fois outil et défi pour la décarbonation de l'économie

Les technologies numériques ne sont pas des outils virtuels mais des supports physiques: échanger des données n’est possible que grâce à des terminaux (smartphones, ordinateurs, tablettes, etc.), des infrastructures réseaux (câbles terrestres et sous-marins, antennes de réseaux mobiles, fibres optiques, etc.), des serveurs et des centres de données.

L’empreinte carbone du numérique, qui augmente de 6 %/an en moyenne, représente déjà 3 à 4 % des émissions mondiales aujourd’hui (The Shift Project, 2021). A l’échelle française, il représente au moins 2,5 % de l’empreinte nationale (ADEME & Arcep, 2023). Dans un contexte d’électrification intense des usages (mobilité, bâtiment, industrie etc.), il est au cœur des enjeux de planification et d’approvisionnement.

4 caractéristiques d'un monde virtuel numérique

Les mondes virtuels sont-ils compatibles avec un numérique décarboné ?
A quelles conditions ces nouvelles promesses d’usages constituent-elles des technologies pertinentes au vu des contraintes énergie-climat ?

Nous proposons une grille de lecture autour de 4 caractéristiques qui permettent de définir les mondes virtuels :

Impacts environnementaux des mondes virtuels

Nos travaux ont abouti à un outil permettant de traduire les promesses de services des mondes virtuels en implications concrètes sur le système numérique et ses infrastructures. Il permet de rapidement lier les propositions de solutions, aujourd’hui produites par l’écosystème des mondes virtuels, à leurs implications énergie-climat.

Un déploiement indifférencié et une adoption généralisée des services de mondes virtuels sont incompatibles avec une trajectoire résiliente du système numérique vis-à-vis de la double contrainte carbone. Entériner le déploiement indifférencié des mondes virtuels aurait pour effet de consolider les dynamiques aujourd’hui insoutenables du numérique, en le plaçant sur une trajectoire d’impact représentant près de 7 % des émissions carbone mondiales en 2030, au plus proche du scénario le plus alarmant de ceux modélisés par le Shift Project en 2021.

Au niveau français, rendre possible ce scénario nécessiterait des déploiements technologiques (latence, débit etc.) et capacitaires du côté réseaux mobiles multipliant par 2 de leurs impacts carbone-énergie. Cela placerait le numérique sur une trajectoire dont les impacts en 2030 sont bien supérieurs au scénario tendanciel ADEME-Arcep (ADEME & Arcep, 2023), et dont le narratif n’est compatible qu’avec le scénario « Pari réparateur » de l’ADEME à horizon 2050 (ADEME, 2021).

Lire le rapport Mondes virtuels

Impacts environnementaux des réseaux mobiles

Quelles conséquences nos choix de déploiement ont-ils sur l’impact carbone-énergie des réseaux mobiles ?
Quels usages motivent ces stratégies de déploiement ?
Quelles stratégies mettre en œuvre pour les rendre résilientes à la double contrainte carbone ?

La dynamique actuelle des réseaux mobiles est cyclique : les choix de déploiement visent à adapter les infrastructures à l’évolution prévue des usages numériques (effet d’usage). Une fois les infrastructures déployées, les usages se développent selon de nouvelles dynamiques (effet d’offre) jusqu’à atteindre de prochains paliers, appelant alors de nouvelles capacités et de nouveaux besoins :

Un autre développement des réseaux mobiles

Pour orienter le secteur numérique vers une trajectoire résiliente, les réseaux mobiles peuvent jouer un rôle majeur en activant conjointement les leviers d’ « écoconception » et de « sobriété » : allongement des durées de vie, gains d’efficacité énergétique, modification des contraintes réglementaires, mutualisation, conception d’une 6G différente au service de la décarbonation, maîtrise de la croissance des usages.

Lire le rapport Réseaux

4 leviers à activer

La mesure et la transparence

Sans mesure, pas de priorisation éclairée possible. Sans transparence, pas de mesure ni d’ordres de grandeurs fiables à disposition.

L’optimisation

Un levier complémentaire qui n’est véritablement utile qu’à services rendus constants, à coupler donc avec des mécanismes pour éviter les effets rebonds.

La réorganisation collective des usages vers la sobriété

C’est la transformation en rupture des usages et des modèles économiques, sans laquelle les objectifs de décarbonation ne peuvent être atteints.

La formation et les compétences

Mettre effectivement en œuvre des feuilles de route au bon niveau d’ambition nécessite que les acteurs (industriels, opérateurs, entreprises et institutions) acquièrent et mobilisent les compétences et ressources humaines nécessaires.

Contacts

Nous remercions les groupes de travail qui nous aident à avancer sur ces sujets.

L'équipe projet

4 collaborateurs


Remerciements

Un grand merci aux mécènes engagés à nos côtés en faveur d’un numérique sobre et décarboné, qui rendent possible la publication de ce travail !

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