« Décarbonons les Industries de Santé » : The Shift Project publie son rapport préparatoire

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L’équipe Santé du Shift Project a le plaisir de vous présenter les premiers éléments de notre travail sur l’empreinte carbone des industries de santé et la décarbonation de la production des médicaments et dispositifs médicaux, mené avec le soutien de l’Assurance maladie.

Pour assister à la présentation de ce rapport, rendez-vous à partir de 14h00 sur ce lien Zoom et en direct sur notre page Facebook !

Vous pouvez déjà :


Votre participation aux travaux 

Bien qu’il soit déjà le fruit d’un travail collectif, ce rapport préparatoire est encore un document de travail imparfait, incomplet et évolutif. Dans cette logique, nous vous prions d’envoyer vos remarques, critiques et propositions à l’adresse indus-sante@theshiftproject.org ou en direct sur sa version Google Docs, sans hésiter, au contraire, à commenter directement dans le document et à proposer en mode « suggestions » des compléments, reformulations, etc.

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Nous avons besoin de vous : toutes les relectures et contributions sont les bienvenues !


A propos de la publication

Face au changement climatique et à la raréfaction des ressources fossiles, les industries de santé doivent à la fois réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et assurer leur résilience.

Nos premiers travaux – Décarboner la Santé pour soigner durablement (2021 puis 2023) – ont montré que la part des médicaments et des dispositifs médicaux (DM) représentait la moitié des  émissions du secteur de la santé. Dans notre rapport 2023, nous avons présenté des scénarios de décarbonation de ces deux postes d’émissions à partir de deux leviers : décarbonation des processus industriels, et diminution des volumes par la promotion de la santé, la prévention et le juste soin. L’activation des deux leviers était nécessaire, leur part relative dépendant au premier ordre de la décarbonation de la production industrielle.

Aussi, The Shift Project, avec le soutien de la CNAM, mène un travail de recherche collaboratif pour préciser l’empreinte carbone des industries de santé sur leur chaîne de valeur et déterminer les leviers de décarbonation de la production des médicaments et dispositifs médicaux.

Pourquoi s’intéresser à la décarbonation des Industries de Santé ?

Les chaînes de valeur des industries de santé sont très mondialisées. En France, elles emploient plus de 200 000 personnes pour près de 95 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont la moitié à l’export. Pour assurer sa consommation, la France importe pour près de 50 milliards d’euros, avec un solde légèrement positif pour les médicaments et négatif pour les DM. La France exporte principalement vers l’Union européenne (UE) et les États-Unis. En revanche, si la majorité des importations provient d’entreprises européennes et américaines, la production réelle des médicaments et des DM n’y est pas forcément située dans les pays de cette zone. Par exemple, la majorité des sites produisant des principes actifs pour l’UE sont situés en Chine et en Inde.

Le travail engagé implique tout d’abord de décrire le secteur au travers de ses flux physiques pour, dans un deuxième temps, mettre en place une méthodologie de traduction de ces flux en émissions de GES. Pour les médicaments, la description en flux physiques consiste à compter des tonnes de principes actifs, des tonnes d’excipients, d’emballages, etc., et à localiser les sites de production. Cette partie est bien avancée mais reste en cours ; la partie sur les dispositifs médicaux sera réalisée dans un second temps. Le projet vise fin 2024 pour traduire ces flux physiques en émissions de GES et mieux déterminer les leviers de décarbonation. La même méthodologie sera appliquée concernant les flux physiques liés aux DM.

Présentation de la « cartographie matière »

A travers cette cartographie matière, nous cherchons dans un premier temps à quantifier les flux de produits et de matières qui sont en jeu, ainsi qu’à les localiser :

  • Nous comptons les masses (en tonnes) des principaux composants des médicaments que nous consommons (API, excipients, matières premières des conditionnements primaires et secondaires, etc.);
  • Nous essayons de localiser géographiquement les lieux de production de la chaîne de valeur. Cette étape est nécessaire pour bien considérer les mix énergétiques utilisés à chaque étape ainsi que les normes environnementales à respecter sur chaque site de production, ce qui aura un impact direct sur les émissions engendrées.

Éléments constitutifs schématiques d’un médicament, point de départ de notre cartographie « matières »

Présentation de la méthodologie prévue pour « l’évaluation énergie-carbone »

Dans cette publication, nous n’avons pas encore de résultat « carbone ». Cependant, nous présentons la méthodologie que nous comptons employer pour traduire la cartographie matières en consommations énergétiques et émissions de GES induites. En effet, cette cartographie matières a pour but de nous permettre d’évaluer, à chaque étape de la chaîne de valeur, quelles sont les consommations énergétiques et les émissions qui se cachent derrière chaque flux de matières. Nous présentons dès maintenant cette méthodologie afin de permettre aux personnes qui nous reliront de nous faire dès à présent des retours.

Les données nécessaires pour notre cartographie

Pour finaliser notre cartographie matières nous avons besoin d’obtenir de nouvelles données et nous sommes preneurs de toute aide pour nous permettre d’y accéder (partage de sources, de données, de contacts, etc.).

Nous sommes à la recherche des données suivantes :

  • Correspondance CIP7-CIP13 exhaustive
  • Consommations hospitalières : nombre de boîtes par présentation consommées annuellement à l’échelle nationale
  • Consommations de ville non remboursées : nombre de boîtes par présentation consommées annuellement à l’échelle nationale
  • Localisations plus précises des sites de production d’API : données plus exhaustives que les CEP, données ANSM, données des industriels…
  • Données pour mieux répartir les productions d’API : y a-t-il une répartition plus intelligente que l’équi-répartition sur tous les sites ? Doit-on accorder des poids plus lourds aux sites indiens et chinois, par exemple, et si oui dans quelle mesure ?
  • Liste des excipients les plus consommées par forme galénique
  • Masses moyennes par forme galénique : masse totale d’une unité de médicament, pour ceux qui n’en ont pas encore attribuée
  • Données sur les lieux de production des excipients
  • Données sur les lieux de production des emballages
  • Données massiques de consommation d’emballages : conditionnement primaire, secondaire, de transport et de stockage ; par matière
  • Données sur les lieux de formulation
  • Données sur les lieux de conditionnement
  • Précisions sur la synthèse des principes actifs : quels sont les intermédiaires de synthèse les plus courants, les matières premières utilisées, les solvants classiques… ?

N’hésitez pas à nous contacter à indus-sante@theshiftproject.org si vous avez des pistes pour y accéder.

Contacts

  • Erwan Proto, Pilote du rapport Industries de santé
  • Thomas Rambaud, Conseiller technique, copilote du projet Industries de Santé
  • Clara Mourgues, Chargée de projet Industries de Santé
  • Jean-Noël Geist, Coordinateur du projet santé

Nous écrire :  indus-sante@theshiftproject.org


Nous remercions particulièrement les membres du groupe de travail pour leur aide, leur expertise et leurs conseils dans l’élaboration de cette publication.

Nous souhaitons enfin remercier la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie), notre partenaire sur ce projet


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