L’offre et l’activité de soins vont être bouleversées par une double contrainte carbone : le secteur de la santé doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et chercher des substituts aux ressources énergétiques fossiles dont la disponibilité s’amenuise. De plus, il doit en même temps gérer les conséquences de la dégradation des écosystèmes et des crises climatiques sur la santé des populations.
Le Plan de transformation de l’économie française (PTEF) et les autres travaux du Shift font des propositions pragmatiques, ouvrant un chemin de décarbonation réaliste et cohérent au sein d’une transformation de long-terme. Ils ne reposent ni sur le pari incertain de la croissance économique, ni sur des évolutions technologiques supposées advenir mais encore non éprouvées. Cohérent du point de vue des lois de la physique et de la technique, le PTEF tient compte du bouclage des flux entre les secteurs, en particulier sur les ressources physiques et les compétences, l’emploi étant au cœur du dispositif.
Le secteur de la santé fait directement parti du PTEF au travers d’un rapport dédié :
Complété depuis par plusieurs rapports spécifiques à des sous-secteurs de la santé :
La santé est également discutée dans les rapports relatifs à l’Administration publique (2021), les Territoires (2021), la Chimie (2022), et pour les co-bénéfices de la transition, dans les rapports sur le Logement (2021), l’Agriculture (2024) et le Sport (2025).
Établissements sanitaires, médecine de ville, pharmacies d’officine, qui consomment les produits mis sur le marché, par une délivrance spécifique : pour les médicaments uniquement à la pharmacie d’officine, ou à la pharmacie à usage intérieur, pour les dispositifs médicaux par le biais des magasins de matériel médical ou en direct du fabricant.
Qui produit les différents médicaments et dispositifs médicaux consommés par les usagers du secteur de la santé.
Pour construire, entretenir et rénover les établissements de santé, les établissements médico-sociaux, les maisons de santé et cabinets, les usines, les laboratoires de recherche et développement, et les sièges sociaux.
En premier lieu, la mobilité quotidienne qui permet les déplacements des patients et des professionnels du secteur. Elle influe également sur l’état de santé globale de la population par l’activité physique quotidienne et la pollution atmosphérique.
Ensuite, les déplacements internationaux en train ou en avion, mais aussi le fret aérien, maritime et routier qui permet les déplacements amont et aval des marchandises par lesquels les industries de santé s’insèrent dans la mondialisation.
Qui à la fois assure la restauration collective dans les établissements de santé et celle des salariés du secteur. Elle influe également sur l’état de santé globale de la population par l’alimentation quotidienne.
Qui sous-tend l’ensemble des transformations digitales du secteur de la santé, tant sur le plan médical (matériel médical technologique, suivi de patient, télémédecine), qu’industriel, et administratif. Il intègre également la partie numérique d’un nombre croissant de dispositifs.
Pour approvisionner en électricité, pétrole et gaz l’ensemble des machines, qu’elles soient dans les établissements (chauffage, appareils, robots mixeurs et fours des cuisines…), dans les usines (chauffage, appareils, machines-outils, etc.) ou en dehors, mais aussi les voitures et camions permettant le déplacement des patients, des salariés ou des approvisionnements.
Qui influence le rapport des établissements de santé à leur territoire et leur population, mais aussi les décisions de construction des sites de production et des centres logistiques.
8 %
2,6 millions
50 %
10 millions
Le Shift explore tous les leviers de décarbonation : substitution entre énergies, efficacité et sobriété, quel que soit le degré de changements technologiques et comportementaux nécessaires. Pousser tous les leviers à disposition est une garantie pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés tout en assurant un niveau de santé des populations équivalent voire meilleur.
Former, consulter et accompagner les acteurs du secteur. Élargir l’obligation de réaliser un bilan GES complet, y compris pour les projets d’établissements, de recherches et de réformes. Mettre en place un critère carbone pour l’accès des produits de santé au marché français et les achats. Former les professionnels de santé à l’urgence climatique et à l’éco-conception. En savoir plus
Diminuer la consommation d’énergie des bâtiments : rénovation énergétique, sobriété, et remplacement des chauffages au fioul et gaz par du bas-carbone. Systématiser l’offre de repas végétariens et limiter le gaspillage alimentaire. Déployer un plan de mobilité pour les salariés et les patients : favoriser les mobilités actives et les transports en commun, remplacer les flottes de véhicules thermiques par des véhicules électriques et légers, développer la télémédecine et les formations en e-learning pour se passer de l’avion.
En savoir plus : Rapport général, Rapport sur l’autonomie
Des solutions spécifiques doivent être étudiées pour prendre en compte la diversité des produits. Décarboner l’énergie (électricité, vapeur industrielle et gaz) dans la production des matières premières (en partie d’origine fossile) et optimiser les procédés industriels. Décarboner la logistique, en réduisant au maximum l’usage du fret aérien. Relocaliser les lieux de production pour bénéficier d’un mix bas-carbone et réduire les distances parcourues. Privilégier les gaz médicaux et les inhalateurs bas-carbone, et réduire la consommation électrique des équipements médicaux. Développer des filières d’économie circulaire des équipements médicaux. Décarboner la R&D et les fonctions support. En savoir plus
Adapter les prescriptions aux besoins réels pour limiter les sur-prescriptions et réduire le gaspillage. En complément, agir sur la santé des individus en amont du besoin de soins par la prévention et la promotion de la santé. Cela pourrait passer par une alimentation plus saine et une mobilité plus active, un accompagnement pour la baisse des addictions… De prochains travaux du Shift Project viendront consolider ces recommandations. En savoir plus
En 2050, le système de santé a réussi à diviser par cinq ses émissions de gaz à effet de serre, et ce malgré les défis immenses que représentaient le vieillissement de la population, la montée des maladies chroniques et l’aggravation des impacts sanitaires du changement climatique. Cette transformation profonde s’est traduite par une très forte réduction de la dépendance aux énergies fossiles – gaz, pétrole, charbon – rendant les établissements de santé plus résilients face aux crises énergétiques et géopolitiques. Mais au-delà des chiffres, cette transition a généré de nombreux co-bénéfices : des pratiques médicales plus sobres, une alimentation plus saine et des mobilités meilleures pour la santé. Les professionnels de santé, en tant que figures de confiance et des relais essentiels de cette transformation, ont accompagné en profondeur les changements de comportements, contribuant à la décarbonation bien au-delà du secteur. Car la transition ne s’est pas limitée aux soins : en s’attaquant aux déterminants de santé, les politiques de promotion de la santé et de prévention ont favorisé une société en meilleure santé. En savoir plus
