Organiser une transformation des typologies d’usages et des modèles économiques (production, consommation, création de valeur) est indispensable pour les rendre résilients vis-à-vis des contraintes physiques, qui seront sinon subies.
Placer le numérique sur la bonne trajectoire et profiter des gains potentiels de l’optimisation technologique ne peut se faire qu’en mobilisant ces leviers. Le numérique est principalement un outil qui permet d’accélérer et de rendre plus efficace le processus qu’il équipe. Pour qu’il devienne un allié de la transition environnementale, il doit donc s’équiper de mécanismes de pilotage robustes dépassant la simple optimisation et intégrant les dynamiques d’usages, leurs effets rebonds et une distinction claire entre les numérisations résilientes et celles qui ne le sont pas.
Mais qui peut bien impulser une telle réorganisation ? Ce sont les pouvoirs publics et régulateurs, via leur capacité à donner des trajectoires et règles de référence au acteurs, les acteurs économiques, en construisant la rentabilité des solutions numériques sur d’autres ressorts que l’augmentation des volumes de données et d’équipements, ainsi que les acteurs responsables du design des services numériques, en produisant des interfaces favorisant les comportements sobres plutôt qu’addictifs.