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Agriculture, alimentation & forêt

Les secteurs de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt sont en première ligne des enjeux d’adaptation face aux stress climatiques croissants. Dans ce contexte menaçant, ils participent à la décarbonation de l’ensemble de la société (par le stockage de carbone et la production de biomasse), tout en relevant le défi de la double contrainte carbone. Mais à la différence des autres secteurs, leurs émissions ne se limitent pas au CO2 et sont principalement générées par des processus biologiques au caractère diffus et complexe.

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L'agriculture dans les travaux du Shift Project

The Shift Project fait des propositions pragmatiques, ouvrant un chemin de décarbonation réaliste et cohérent au sein d’une transformation de long-terme. Il ne repose ni sur le pari incertain de la croissance économique, ni sur les évolutions technologiques supposées advenir mais non encore éprouvées. Cohérent du point de vue de la physique, de la biologie et de la technique, le Shift tient compte du bouclage des flux entre les secteurs, en particulier sur les ressources physiques et les compétences, l’emploi étant au cœur du dispositif.

Le secteur de l’agriculture fait l’objet d’un rapport général dédié du Shift Project :

Complété depuis par plusieurs rapports spécifiques et une consultation sur l’agriculture :

D’autres travaux dédiés spécifiquement à l’alimentation et la forêt sont à venir.

L’agriculture, l’alimentation et la forêt sont également discutés dans des rapports du Plan de transformation de l’économie française (PTEF), notamment l’Administration publique (2021), la Culture (2021), le Logement (2022), la Santé (2023), les Territoires (2021).

L'approche systémique du Shift dans l'alimentation, l’agriculture et la forêt :

Leurs différentes sources d’émissions de gaz à effet de serre

Les émissions de gaz à effet de serre de ces secteurs sont principalement d’origine non énergétique (pour l’agriculture : 85 % des émissions directes du secteur sont du méthane et du protoxyde d’azote). Sont aussi pris en compte des mécanismes biologiques en jeu (fermentation entérique des ruminants, gestion des sols et des déjections animales…).

Leur dépendance à des ressources critiques et non-renouvelables

Aux énergies fossiles (produits pétroliers, gaz naturel), aux produits de synthèse (engrais minéraux, produits phytosanitaires) et à d’autres ressources critiques (phosphore, eau).

Leurs conflits d’usages avec d'autres secteurs sur la biomasse agricole

La croissance anticipée des usages non alimentaires de la biomasse agricole dans d’autres secteurs (pour les bioénergies, biomatériaux, biochimie) nécessite une planification pour arbitrer entre ces différents usages.

Leur sensibilité au changement climatique et à l’évolution des contextes pédoclimatiques

Les impacts différenciés du changement climatique (sécheresses, stress thermiques, excès d’eau…) sur les types et les zones de culture mènent à des besoins spécifiques d’adaptation de l’agriculture.

Leurs impacts environnementaux

Les pollutions diffuses (nitrates, ammoniac, résidus de phytosanitaires…) affectent la qualité de l’air, des sols et des masses d’eau, dont la dégradation peut impacter d’autres secteurs (santé, logement, industrie…).

Leurs besoins en emplois et en compétences

Estimation de l’impact des transformations envisagées des systèmes agricoles et forestiers sur les besoins de main d’œuvre et de formation.

Chiffres clés de l'agriculture et l'alimentation

  • 1/4

    des émissions nationales de GES sont liées au secteur de l’agriculture et de l’alimentation. En savoir plus
  • 49 %

    du territoire hexagonal est couvert par des surfaces agricoles. En savoir plus
  • 3/4

    de la consommation d’énergie est issue de produits pétroliers pour la production agricole. En savoir plus
  • 675 000

    emplois dans la production agricole (soit 5 fois moins d’agriculteurs dans la population active depuis 1970). En savoir plus

Quels leviers pour décarboner ?

Le Shift explore tous les leviers de décarbonation : substitution entre énergies, efficacité et sobriété, quel que soit le degré de changements technologiques et comportementaux nécessaires. Pousser tous les leviers à disposition est une garantie pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés.

Faire évoluer les pratiques de fertilisation azotée

Relocaliser et décarboner la production d’engrais azotés minéraux, sources d’importantes émissions de GES (N₂O et CO₂) et de pollutions environnementales (nitrates, oxydes d’azote). Réduire leur utilisation à l’appui d’un redéploiement des légumineuses (sources primaires d’azote) et améliorer le recyclage de l’azote par la valorisation des excrétas, des engrais organiques ou encore des digestats (co-produits de la méthanisation). En savoir plus

Réduire les émissions de GES et accroître la résilience des systèmes d’élevage

La transformation des systèmes d’élevage est essentielle pour réduire les émissions de GES et accroître leur résilience. Il s’agit pour cela d’accompagner la baisse des cheptels et leur redistribution spatiale, ce qui aurait des bénéfices climatiques et d’ordre écosystémique (autonomie alimentaire, prairies favorables à la biodiversité et au stockage de carbone, meilleure gestion des flux de nutriments à l’échelle nationale…). La transition vers des systèmes d’élevages autonomes et économes en intrants est aussi l’une des clefs pour accroître leur résilience. En savoir plus

Réduire la demande énergétique et décarboner l’énergie consommée

Cette évolution implique à la fois des mesures d’économie d’énergie et de substitution des énergies fossiles par des sources décarbonées (électricité, biogaz, biocarburants). La décarbonation du parc de machines est envisageable à horizon 2050. Il est également possible de tendre vers une autonomie énergétique des fermes grâce aux énergies renouvelables (photovoltaïsme, biomasse méthanisée, biocarburants) à la condition d’anticiper les concurrences d’usage sur ces ressources et d’encourager les pratiques peu énergivores dans les systèmes agricoles. En savoir plus

Activer les leviers de résilience et de préservation de la biodiversité

Face aux pressions climatiques et énergétiques, l’agriculture doit combiner atténuation et adaptation, ce qui implique : l’adaptation des cultures aux nouveaux contextes pédoclimatiques, la préservation de la biodiversité, une meilleure gestion de la ressource en eau (irrigation de résilience, limitation des pollutions diffuses) et le développement de systèmes bas intrants (systèmes d’élevage autonomes et économes, micro-fermes en permaculture…). En savoir plus

Maintenir et augmenter le stockage de carbone pour l’agriculture

Le stockage de carbone par l’agriculture, bien que temporaire, doit être renforcé puisqu’il améliore également la santé des sols, la biodiversité et la résilience des systèmes agricoles. Deux priorités : préserver les stocks existants (prairies, haies, arbres) et augmenter les puits au travers de pratiques stockantes (couverts végétaux, agroforesterie, prairies temporaires, fertilisation organique…). En savoir plus

Assurer la circularité des systèmes agricoles et le bouclage des cycles biogéochimiques (carbone, azote, phosphore)

Afin de retrouver des cycles biogéochimiques (cycle de l’azote, du carbone et du phosphore) naturels et résilients, l’agriculture doit renforcer sa circularité à l’échelle territoriale. Cela implique plusieurs changements structurels : relocalisation de l’alimentation animale pour réduire les importations de soja, redistribution de l’élevage sur le territoire pour mieux gérer les effluents, meilleur recyclage des déchets organiques (excrétas humains, biodéchets). Ces actions permettent de mieux répartir les nutriments (azote, phosphore) à l’échelle de la France, de préserver la fertilité des sols ainsi que de limiter certaines pollutions diffuses nuisant aux écosystèmes (rejets de nitrates dans l’eau par exemple). En savoir plus

Repenser les flux logistiques

Le secteur agricole dépend fortement des transports et de la disponibilité à bas coût du pétrole. Afin de gagner en résilience, il apparaît nécessaire de décarboner les usages, de relocaliser les productions lorsque c’est possible et de reconfigurer les flux logistiques au travers d’une meilleure répartition des activités sur le territoire en anticipant un futur où l’énergie sera plus rare et coûteuse. En savoir plus

Sources : The Shift Project d’après CITEPA, SGPE, Ademe, IDDRI

Trajectoire 2050 dans l'agriculture

Une agriculture capable de satisfaire les besoins alimentaires de la population

Le secteur agricole parvient à produire suffisamment de biomasse pour couvrir les besoins de la population française ainsi que ceux des animaux d’élevage ; des objectifs concrétisés notamment grâce à une forte croissance de la production de légumineuses. En savoir plus

Des émissions de GES drastiquement réduites

Le scénario de conciliation proposé par le Shift Project permettrait une réduction nette des émissions agricoles à 38 MtCO₂e/an d’ici 2050 grâce à trois leviers majeurs : utilisation réduite des engrais azotés (-70 %), réduction des cheptels et renouvellement des formes d’élevage, décarbonation de l’énergie utilisée. De plus, le stockage de carbone dans les sols et la biomasse atteindrait 15,6 MtCO₂e/an d’atténuation, bien que ce potentiel soit réversible et dépendant des pratiques stockantes (haies, agroforesterie, prairies…). En savoir plus

Un secteur agricole résilient

L’agriculture française devient intégralement décarbonée et autosuffisante sur le plan énergétique en 2050 dans le scénario de conciliation proposée par le Shift Project. Cet horizon est rendu possible par plusieurs transformations : électrification et décarbonation du parc matériel, généralisation du semis direct, utilisation réduite des engrais azotés, réintroduction des légumineuses, maintien des prairies permanentes, élevages plus autonomes et développement des puits de carbone (agroforesterie, haies…). En savoir plus

Une contribution à la résilience des autres secteurs

Cet objectif de résilience globale implique la fourniture régulière d’énergie et de ressources à d’autres secteurs d’activité afin de faciliter leur transition bas carbone. Toutefois, ces usages extra alimentaires de ressources agricoles doivent rester mesurés pour ne pas mettre en péril les écosystèmes agricoles ou entrer en concurrence avec l’alimentation humaine. A cela s’ajoutent un souci de restauration et de préservation de la biodiversité ainsi que des efforts de sobriété sur la ressource en eau dans l’agriculture de 2050. En savoir plus

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La Grande Consultation des Agriculteurs - Rapport d'étude (2024)

14 Nov. 2024