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16 décembre 2025

Eau, sol, biomasse, énergies : Planifier la décarbonation par les ressources locales

The Shift Project publie son rapport final

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Le rapport est en ligne !

L’équipe Territoires du Shift Project a le plaisir de publier son rapport final « Eau, sol, biomasse, énergies : Planifier la décarbonation par les ressources locales ».

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À propos de la publication

Par ce travail, The Shift Project a souhaité attirer l’attention sur un enjeu crucial : celui des risques de conflits d’usage locaux pour des ressources nécessaires à la transition. Fruit d’un travail de 18 mois, ce nouveau rapport propose de concilier décarbonation et spécificités territoriales en adoptant le prisme des ressources locales dans l’exercice de la planification écologique.

Se passer des énergies fossiles tout en répondant aux besoins énergétiques de la France mobilisera de l’électricité, de la chaleur, des biocarburants, du biométhane ou encore des biocombustibles dont la production nécessite de grandes quantités d’eau, de sols, de bois et de biomasse agricole. En plus d’être limitées, ces ressources sont inégalement réparties sur le territoire, souvent déjà allouées à d’autres usages non énergétiques et menacées par le changement climatique. 

Reprendre notre destin énergétique et climatique en main revient donc à relocaliser les risques peu maîtrisables d’un système fondé sur les énergies fossiles vers un système plus contraint mais plus maîtrisable fondé sur les ressources dont nous disposons. Les territoires seront au premier plan de cette transition, avec d’un côté l’opportunité de contribuer, à leur mesure, à l’objectif commun de décarbonation, et de l’autre la responsabilité d’arbitrer sous contraintes physiques pour limiter les risques de tensions ou de conflit d’usage sur ces ressources.

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Les risques de conflits d’usage sur les ressources locales vont s’accroître entre secteurs, au sein d’un territoire ou entre territoires

  • Sur l’électricité : en combinant les effets de l’électrification (mobilité, fret, industrie) et ceux de la réindustrialisation, le cumul des nouveaux besoins en électricité pourraient atteindre jusqu’à 22,3 TWh en Seine Maritime, soit l’équivalent de la production de près de deux nouveaux EPR.
  • Sur le bois-énergie : la hausse prévue des usages énergétiques du bois (+ 28 % dès 2030 par rapport à 2020) devrait accentuer la concurrence avec son usage industriel, et renforcer la dépendance de certains territoires à une ressource dont ils disposent relativement peu.
  • Sur la biomasse agricole : produire localement la biomasse agricole nécessaire pour atteindre le plafond réglementaire d’incorporation de carburants conventionnels impliquerait de mobiliser l’équivalent de 7 % supplémentaire de la surface agricole utilisée (SAU) nationale, entrant de facto en concurrence avec la production alimentaire.

Pour réduire ces conflits d’usages, deux choix sont possibles : augmenter la disponibilité ou contenir la hausse de la demande

Le premier choix repose soit sur l’augmentation de la production, ce qui accroît dangereusement la pression sur les infrastructures notamment sur les réseaux électriques, soit sur l’augmentation des importations, ce qui maintient notre dépendance à des pays étrangers, nous exposant à des risques d’approvisionnement.

Le second choix repose sur l’application de leviers de sobriété et d’efficacité qui apparaissent comme plus maîtrisables et/ou mobilisables à plus court terme.

Si la dépendance aux énergies fossiles est commune à l’ensemble des  territoires, elle se traduit néanmoins par d’importantes disparités en fonction des spécificités locales (topographie, démographie, spécialisation économique, etc). Les territoires n’ont donc pas les mêmes leviers pour se sevrer des fossiles.

Par exemple, pour la mobilité quotidienne, certains territoires pourront plus facilement développer le report modal de la voiture individuelle thermique vers les transports en commun ou les mobilités actives, tandis que d’autres devront maintenir une part plus importante de voiture individuelle et s’appuyer davantage sur leur électrification. Contenir les conflits d’usage locaux suppose donc l’application des leviers de façon différenciée en fonction des spécificités territoriales.

Avec le changement climatique, planifier en intégrant des marges de sécurité devient nécessaire

Si l’activation des leviers de décarbonation ou de réduction des conflits d’usage relève de choix maîtrisables, les impacts du changement climatique, eux, ne le sont pas. Dans un monde désormais en dérive climatique, planifier exige d’intégrer des marges de sécurité et d’adapter en continu nos prévisions, nos infrastructures et nos stratégies d’action.

Nos recommandations

1. Fixer un cadre propice à une planification par les ressources locales

en explicitant le rôle double des territoires dans la mise en œuvre des leviers de décarbonation et dans la mobilisation des ressources locales clés, tout en prenant en compte les capacités différenciées des territoires du fait de leurs spécificités.

2. Mettre en place une planification par les ressources locales, à toutes les échelles

en pensant le plan de décarbonation de l’économie française de façon matricielle, avec non seulement un découpage sectoriel des leviers, mais aussi avec de grandes orientations territoriales de leur application.

3. Mesurer pour anticiper, en s’appuyant sur davantage de données territoriales

en étendant la couverture des données publiques territorialisées aux secteurs encore sous-documentés et en intégrant la question des flux de ressources entre territoires.

4. Ancrer la culture de la planification par les ressources locales

en caractérisant systématiquement la dimension territoriale des leviers de décarbonation, et en formant élus, agents de l’Etat et agents territoriaux à la planification par les ressources locales.

Le replay de la présentation du rapport

16 Déc. 2025

L'équipe

  • Jason Saniez, Coordinateur de projet
  • Emma Stokking, Cheffe de projet affaires publiques
  • Jean-Elie Barjonet, Ingénieur de projet
  • Erwan Gardies, Chargé de projet
  • Lila Wolgust, Pilote de la communication

Contact : jason.saniez@theshiftproject.org 

Contact presse : lila.wolgust@theshiftproject.org 

 

Merci à nos partenaires

pour leur soutien technique et financier

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