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20 janvier 2022

Décarboner l’industrie sans la saborder

Publication du rapport final

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À propos du projet

Nous avons le plaisir de vous présenter le rapport « Décarboner l’industrie sans la saborder », septième publication du vaste Plan de transformation de l’économie française (PTEF). 

Dans cette transformation profonde de notre économie, l’industrie a aussi un rôle tout particulier : celui de permettre aux autres secteurs de se décarboner via la production de biens et d’infrastructures nécessaires à leur transition (rails, bornes de recharge, pompes à chaleur, éoliennes, etc.), tout en faisant en sorte que cette production soit elle-même décarbonée. Le défi est donc d’une ampleur inédite.

Où en sont les acteurs industriels aujourd’hui ? Quels leviers doivent être actionnés en priorité ? Quelle place accorder à l’innovation technique et à la sobriété ? C’est là tout l’enjeu de ce triple rapport !

  • 20 %

    des émissions du territoire français sont dues à l'industrie
  • 12 %

    du PIB vient du secteur de l'industrie
  • 75 %

    des émissions du secteur sont dues à l'industrie lourde (chimie, métallurgie, ciment)

L'industrie, organe vital de notre économie

Si l’énergie est le système sanguin de notre économie, l’industrie en est le métabolisme. Elle ingère ses aliments sous leur forme brute (les minerais, l’énergie, les hydrocarbures) pour les transformer en substances et produits (barres d’acier, blocs de béton, poutres en bois, colles, peintures, engrais, rails, routes, câbles, trains, automobiles, smartphones, petites cuillères et meubles en kit) qui permettront toutes nos activités (se déplacer, se nourrir, habiter, se divertir, exercer la démocratie et lire ce rapport à l’abri des intempéries). Et, comme tout métabolisme, elle excrète des déchets. 

Pour la comprendre, il est essentiel de réaliser que l’industrie française est largement ouverte sur le monde, en compétition avec les industries du reste de l’Europe et des autres continents. Cela explique les désindustrialisations et délocalisations de ces dernières décennies, qui ont façonné l’industrie nationale et son déclin relatif des dernières années. Malgré des secteurs comme la chimie ou la sidérurgie qui exportent une partie importante de leur production, la balance commerciale des biens industriels en France s’est dégradée au fil des ans (jusqu’à atteindre un déficit annuel de 58 milliards d’euros en 2018, pour les industries extractives et manufacturières). Elle a en même temps vu fondre son poids dans l’économie, passant de presque 25 % dans les années 1980 à seulement 13 % des emplois aujourd’hui.

Un défi d’une ampleur inédite

Comme tous les secteurs, l’industrie fait face à la double contrainte carbone : elle doit non seulement réduire ses émissions de gaz à effet de serre, mais aussi sa dépendance aux énergies fossiles. Si de réels efforts ont été menés ces trente dernières années, en particulier dans le secteur de la chimie, ils restent insuffisants pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés par les Accords de Paris. 

Dans cette transformation profonde de notre économie, l’industrie a aussi un rôle tout particulier : celui de permettre aux autres secteurs de se décarboner via la production de biens et d’infrastructures nécessaires à leur transition (rails, bornes de recharge, pompes à chaleur, éoliennes, etc.), tout en faisant en sorte que cette production soit elle-même décarbonée. Le défi est donc d’une ampleur inédite. 

3 leviers disponibles pour atteindre l'objectif de -80 % des émissions du secteur en 2025

Les leviers de progrès continu

L’efficacité énergétique, le changement des combustibles des fours, le recyclage mécanique etc. qui permettent d’assurer 40 % du chemin total de décarbonation du secteur.

La mobilisation des leviers de rupture technologique

Le recours à l’hydrogène produit par électrolyse, le recours au CCS, le recyclage chimique etc. qui permettent d’assurer 40 % du chemin total de décarbonation du secteur.

Les leviers de sobriété

La sobriété sur les emballages plastiques, la sobriété imposée par la construction neuve etc. qui permettent d’assurer 20 % du chemin total de décarbonation du secteur.

Ainsi, bien que la transformation de l’industrie dans le PTEF soit parfois plus ambitieuse que les feuilles de route sectorielles sur la mobilisation des leviers technologiques, elle ne peut se passer d’une adaptation à une sobriété doublement inévitable. Inévitable en ce qu’elle découle des contraintes des autres secteurs, en aval, qui ne peuvent atteindre leurs propres objectifs qu’en recourant à une part de sobriété. Inévitable aussi en ce qu’elle est indispensable à l’industrie elle-même pour se placer sur la bonne trajectoire.

De plus, les technologies de rupture sont un pari à pousser, mais restent un pari. Les risques d’échec étant bien plus forts sur les leviers technologiques de rupture que sur les leviers de progrès continu, il est essentiel de comprendre qu’il doit être envisagé de recourir à une sobriété plus intense si leur déploiement échoue dans les années à venir. Pousser leur développement devra donc s’accompagner d’outils de suivi, permettant de détecter un écart trop grand à la trajectoire qui permet de les mobiliser à temps, et n’affranchira en rien de préparer l’adaptation à la sobriété.

À propos du PTEF

Né dans le sillage de la crise sanitaire, le Plan de transformation de l’économie française vise à proposer des voies pragmatiques pour transformer l’économie en la rendant moins carbonée et plus résiliente.

Initié au début du 1er confinement, ce plan s’inscrit dans la perspective du fameux « monde d’après », et a vocation à alimenter le débat public qui va précéder l’élection présidentielle de 2022. Il s’agit d’une tentative de conception « à grande échelle » d’un programme systémique de mesures opérationnelles (réglementaires, économiques, fiscales, sociales) destinées à rendre notre économie effectivement compatible avec la limite des 2°C désormais communément prise pour objectif, dans de nombreux secteurs.

Les travaux de recherche ont été publiés en 2020 et 2021 sous forme de rapports sectoriels, et d’un livre sorti en librairie le 26 janvier 2022 aux éditions Odile Jacob.

Pour soutenir financièrement le PTEF, si vous êtes une entreprise, rendez-vous sur HelloAsso.

Pour découvrir ce qui a déjà été publié dans le cadre du Plan, rendez-vous sur notre site web.

Le site du PTEF

Le rapport expliqué par ses auteurs

13 Nov. 2024

Auteurs

Ce projet a également reçu le soutien de nombreux professionnels du secteur de l’industrie qui ont contribué bénévolement à son écriture et à sa relecture et que l’équipe du Shift Project tient à remercier chaleureusement. 

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