The Shift Project lance Atlas 2050 pour éclairer les choix de transformation dans la transition écologique des territoires

Faire des contraintes liées aux ressources une dimension clé des stratégies territoriales de décarbonation.

Ce projet propose une nouvelle approche pour éclairer les choix de transformation dans la transition écologique des territoires. Il vise en particulier à objectiver les risques de tensions locales sur les « ressources physiques » à l’horizon 2050, afin d’identifier des facteurs clefs de territorialisation des objectifs de transition. Ces résultats permettront de faciliter les arbitrages locaux et nationaux en matière de décarbonation, en illustrant les enjeux de coopération à toutes les échelles territoriales.

Contexte et enjeux

Au cours des dernières années, la politique énergétique et climatique de la France a pris de nouvelles orientations qui témoignent de la maturation des enjeux dans la société française :

  • Le développement d’une stratégie climat-énergie adossée à une vision physique des ressources nécessaires à la transition énergétique ;
  • Un exercice de territorialisation de la planification écologique, au travers des COP territoriales, témoignage d’une volonté de mise en cohérence essentielle ;
  • Une ambition rehaussée pour la stratégie française d’adaptation au changement climatique chargée d’intégrer le risque d’un réchauffement critique à 2100.

Il s’agit désormais d’articuler ces différents éléments pour proposer une approche ensemblière au niveau local. Le développement d’une vision physique à l’échelle territoriale fondée sur l’évolution de l’ensemble des activités dans un contexte de réchauffement climatique permettra d’éclairer les décideurs de tout niveau.

La décarbonation tributaire de ressources physiques de plus en plus contraintes

On observe d’ores et déjà des tensions dans la répartition de ressources locales dont dépendent les activités des territoires (notamment l’eau et les sols). Pour autant, le pilotage de la transition bas-carbone à l’échelle locale reste trop souvent aveugle à la question de ces ressources : que l’enjeu des ressources physiques ne soit pas intégré aux visions prospectives du territoire, ou que cette prospective reste sectorielle et donc incapable de saisir les tensions émergeant des différentes évolutions du territoire. La prise en compte du changement climatique apparaît particulièrement critique dans la mesure où ses effets modifient tout à la fois la disponibilité de certaines ressources physiques (eau, biomasse, etc.) et la consommation de certaines activités (irrigation, climatisation, etc.).

Des potentiels et des risques différents selon les territoires

Topologie, climat, infrastructures, spécialisation économique : sous les statistiques nationales se dessinent un paysage territorial bariolé face auquel les solutions de décarbonation doivent être adaptées. A défaut d’objectiver le potentiel de transformation d’un territoire ou les contraintes et risques qui limitent ses transformations, les préconisations nationales restent inopérantes. Si les déterminants clés de différenciation entre territoires restent flous, il restera impossible d’avoir un dialogue circonstancié, qui ne butte pas sur des problématiques secondaires ou sur des spécificités locales qui ne sont qu’apparentes.

Des objectifs et des ressources partagés

Aucun territoire ne peut prétendre produire la totalité de ce qu’il consomme. La plupart des ressources physiques critiques analysées dans les scénarios de transition (électricité, biogaz, bois, alimentation etc.) sont certes produites et consommées localement, mais font l’objet d’une organisation d’envergure nationale. L’atteinte des objectifs de décarbonation réclame une juste répartition des efforts entre territoires, non seulement en matière d’objectifs de décarbonation, mais aussi de ressources physiques pour y parvenir au risque de voir se multiplier les conflits d’usages.

Une grande responsabilité locale dans l’atteinte des objectifs nationaux

Qu’il consomme ou produise des ressources, l’évolution des activités sur un territoire aura un impact sur sa contribution aux besoins ou objectifs nationaux à l’horizon 2050. Toute décision locale impactant les activités aura donc une responsabilité dans l’atteinte de ces besoins et objectifs. L’approche d’Atlas 2050 sur ces enjeux “ressources” a vocation à nourrir les démarches futures de planification écologique territoriale. 

Les objectifs du projet

Objectif n°1 : objectiver les tensions sur les ressources des territoires pour désamorcer les conflits d’usage à l’horizon 2050

Le projet mènera un travail de modélisation pour faire  dialoguer entre elles les données territoriales de consommation et/ou de production de ressources liées aux principales activités des territoires. Cette modélisation doit permettre d’objectiver les impacts physiques des activités locales sur certaines ressources et objectifs nationaux (GES et ZAN), les contraintes physiques locales (état initial, trajectoire de consommation, changement climatique) pour une limite à la mobilisation de chaque ressource locale selon le territoire. Il sera ainsi possible de cartographier les spécificités locales (forces-faiblesses) des territoires en projetant les effets d’un (ou plusieurs) scénario(s) de transition (SNBC3, Ademe, PTEF).

Objectif n°2 : élaborer une nouvelle approche de la territorialisation des objectifs de transition à l’horizon 2050 en tenant compte des spécificités locales

Sur la base de cette objectivation des risques « ressources » comparés selon les territoires et en concertation avec les acteurs territoriaux, le projet mettra en évidence des grands types de choix de différenciation territoriale et leurs impacts physiques respectifs selon les territoires. Il s’agira d’identifier des facteurs décisifs de différenciation territoriale des objectifs nationaux et d’illustrer l’importance d’une approche physique de la territorialisation en cartographiant des trajectoires contrastées à 2050. Tous ces éléments rassemblés permettront de proposer une grammaire commune de la territorialisation.

Objectif n°3 : faciliter les solutions de gouvernance sous contraintes de ressources et la coopération à toutes les échelles territoriales

L’analyse d’expériences territoriales, à travers des études de cas, des questionnaires, un travail de veille et de nombreux échanges avec les praticiens territoriaux (élus, agents, acteurs « accompagnateurs des territoires ») permettront de formuler des propositions pour une prise en compte des risques « ressources » dans la planification écologique des territoires. Ces propositions porteront sur des éléments de méthode pour une mise à l’agenda politique des enjeux liés aux ressources, le développement d’une gouvernance locale et collective des ressources, la facilitation des coopérations -au sein et entre les territoires- et des arbitrages sous contrainte. Elles traiteront aussi, à l’échelle nationale, du besoin d’animer, d’accompagner et d’arbitrer en matière de production et d’usage des ressources physiques.

Nos partenaires 

Publications liées

Calendrier et livrables

  • Début : Avril 2024
  • Juin 2025 : Première publication de livrables orientés « Enjeux et risques physiques sur les territoires » – version intermédiaire 
  • Novembre 2025 : Première publication de livrables orientés “Enjeux et risques Ressources physiques sur les territoires” – version finale 
  • Mai 2026 : Seconde publication orientés « Territorialisation des objectifs de transition et coopération à toutes les échelles » – version intermédiaire 
  • Octobre 2026 : Seconde publication orientés « Territorialisation des objectifs de transition et coopération à toutes les échelles » – version finale 
  • 2027: Publication finale Grand Public 

Equipe projet

  • Chef de projet : Laurent Delcayrou
  • Ingénieurs de projet : Jean-Elie Barjonet, Jason Saniez, Corentin Riet
  • Chargé.es de projet : Frédéric Haas, Elisa Soyer-Chaudun
  • Pilote communication : Corentin Grange
  • Coordination de projet : Jason Saniez

Contacts Projet

  • Coordination : jason.saniez@theshiftproject.org
  • Communication : corentin.grange@theshiftproject.org