L’équipe Sport du Shift Project a le plaisir de publier le rapport final « Décarbonons le Sport – Un premier applicatif au football et au rugby ».
Pour assister à la présentation du rapport ce soir, rejoignez nous sur Zoom (https://zoom.us/j/91776778005) et sur LinkedIn Live
Vous pouvez télécharger :
- Rapport final (180 p.)
- Synthèse Football
- Synthèse Rugby
- Poster « Empreinte carbone du Football en France »
- Poster « Empreinte carbone du Rugby en France »
- Graphiques « Clés en main » réutilisables pour vos travaux et actions
- [A venir] Le tableau Excel (données, calculs, modèles, graphiques)
- [A venir] Présentation PowerPoint de la conférence
Solliciter une présentation du rapport ou autre intervention auprès de sport@theshiftproject.org.
Décarbonons le Sport :
Une première application de la méthode pour un football et un rugby décarbonés et résilients
Des émissions de gaz à effet de serre dominées par les déplacements
Le sport, comme l’ensemble de la société, est confronté aux multiples impacts du changement climatique. Pour que nous, sportifs et passionnés, puissions continuer à pratiquer, partager et vivre pleinement ces instants qui nous rassemblent, nous devons adopter des objectifs climatiques ambitieux pour notre secteur, tout en renforçant sa résilience face aux crises énergétiques et climatiques. C’est à cette condition que le sport pourra garder la place qu’il a dans nos vies, voire en prendre davantage.
Le Shift Project quantifie pour la première fois l’empreinte carbone de deux sports majeurs en France : le football et le rugby. Ce sont à la fois les millions de pratiquants réguliers, et les milliers de fans qui se rendent chaque week-end au stade. Résultat : 2,2 millions de tonnes de CO₂e émis par an, soit l’équivalent des émissions des habitants d’une ville comme Rennes ou Lille.
Les déplacements des spectateurs, pratiquants et sportifs de haut niveau représentent à eux seuls la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par ces deux sports.
L’empreinte carbone varie cependant selon les types d’événements. Par exemple, un match d’équipe de France émet en moyenne vingt fois plus d’émissions de GES qu’une rencontre de Ligue 1 ou de TOP 14, en raison du nombre important de spectateurs se déplaçant sur de longues distances, souvent en avion.
Les autres sources d’émissions de GES proviennent principalement de la construction, de l’entretien et de la consommation énergétique des infrastructures (21 %), suivies de la fabrication des articles de sport (18 %) et de l’alimentation et boissons proposée lors des matchs (10 %).
Libérer le football et le rugby des énergies fossiles et diminuer leur impact sur le climat : c’est possible !
Comment libérer ces sports de leur dépendance aux énergies fossiles ? Comment décarboner les transports, principal poste d’émissions, encore tributaires du pétrole importé ?
Les solutions existent et doivent être mises en œuvre conjointement. Pour les courtes distances, privilégier des modes de déplacement décarbonés : vélo, marche et transports en commun plutôt que la voiture individuelle. Pour les trajets plus longs, les alternatives reposent sur le train, le car et les véhicules électriques, à la place de la voiture thermique et lorsque possible, l’avion.
D’autres leviers importants devront être mobilisés : diminuer la consommation d’énergie des bâtiments, prolonger la durée de vie des articles de sport, ou encore végétaliser les repas et snacks lors des matchs.
Notre analyse détaillée démontre qu’il est possible de diviser par cinq l’empreinte carbone du football et du rugby en 25 ans, alignant ainsi ces sports avec les objectifs de l’Accord de Paris. Surtout, 90 % des réductions peuvent être obtenues en préservant le mode d’organisation actuel du football et du rugby.
Proximité et modération : repenser les compétitions internationales
Les déplacements longue distance sont les plus difficiles à décarboner. Nos travaux montrent qu’il est possible de décarboner 99 % des trajets des spectateurs, y compris les déplacements européens où l’avion peut être remplacé par le train, le car ou la voiture électrique. Toutefois, pour les 1 % de trajets restants (intercontinentaux pour la plupart), l’avion reste incontournable et représente aujourd’hui 70 % des émissions d’un match international.
La généralisation d’avions bas carbone à grande échelle d’ici 2050 semble peu réaliste au regard des contraintes physiques et économiques. Miser sur une technologie incertaine mettrait en péril la pérennité des compétitions internationales, un risque que, en tant que passionnés de sport, nous ne pouvons ignorer.
Il est donc impératif de réduire la dépendance à l’avion. Pour cela, il est possible de réduire les distances à parcourir et d’organiser des matchs plus accessibles.
Le rapport propose ainsi de redéfinir le calendrier sportif (principalement international) une demande par ailleurs régulièrement émise par des sportifs professionnels pour des raisons de santé physique et psychologique. Il propose aussi de rapprocher les matchs des spectateurs, avec des compétitions plus locales et régionales, et de modérer leur rythme et/ou leur taille (stabilisation voire réduction du nombre de matchs et de spectateurs internationaux).
Une méthode applicable à tous les sports ?
Bonne nouvelle pour le football et le rugby : relever le challenge de la décarbonation est techniquement réalisable ! La réussite des transformations nécessitera la coordination des acteurs, la sensibilisation et la formation de tous et la planification d’objectifs à long terme.
Au-delà du football et du rugby, cet exercice exploratoire ouvre la voie à des réflexions sur l’ensemble du secteur sportif. Sports collectifs ou individuels, pratiqués en plein air ou en intérieur, la méthode présentée par le Shift Project pourra être transposée à d’autres disciplines.
Équipe
Ce rapport final est le fruit d’un travail collectif mené par le groupe de travail : Jimy Bercon, ancien athlète de haut niveau en kayak et consultant indépendant sport-environnement ; Mael Besson, fondateur de l’agence SPORT 1.5 ; Anthony Ceffa Decauville, chargé d’impact RSE Développement Durable Sport Planète, MAIF, ancien Store Manager chez Décathlon ; Amélie Clerc, membre de Pour un réveil écologique, co-fondatrice Les Climatosportifs ; Franck D’Agostini, chef de projet RSE dans le secteur sportif ; Olivier Descout, expert carbone consultant à Lamy Environnement et conférencier Shifter ; Aurélie Dyèvre, vice-présidente SporTech FR ; Clara Girard, manager en transition écologique dans le sport et ex-responsable développement durable au Stade de France ; Guillaume Gouze, consultant sport A4MT et CDES, ancien stadium manager ; Louis Hulot, navigateur Mini Transat’, ingénieur centralien et data scientist ; Véronique Martin, fondatrice du cabinet de conseil RSE-Sport ; Thibaut Valour, chargé de mission pour l’Institut du Sport Durable.
Les travaux ont été pilotés par :
- Alan Lemoine, Chargé de projet Sport et co-pilote du rapport, ancien sportif de haut niveau
- Justine Birot, Co-pilote du rapport, Directrice au sein de l’Institut du Sport Durable
- Jean-Noel Geist, coordinateur du projet sport
- Ce projet a aussi reçu l’appui de Mona Poulain pour la communication.
Remerciements
Nous remercions le Centre de Droit et d’Économie du Sport (CDES) et Lamy Environnement pour leur soutien précieux en expertise et en données, ainsi que que Action for Market Transformation (A4MT), FluxVision, les Climatosportifs, la Ligue de Football Professionnel (LFP), la Fédération Française de Football (FFF) avec le cabinet Utopies, la Fédération Française de Rugby (FFR) et la Ligue National de rugby (LNR) et les nombreux clubs et ayant eux aussi contribué par leurs retours et données.
Le Shift Project remercie MAIF, pour son soutien financier dans le cadre du mouvement Sport Planète : « Convaincue que le sport est un formidable vecteur pour faire évoluer les consciences, la MAIF déploie, depuis 2020, son mouvement Sport Planète. C’est en mettant à disposition de tous et gratuitement, un ensemble de ressources et en organisant des actions que MAIF entend sensibiliser à la pratique d’un sport plus respectueux de l’environnement. Que ce soit par le soutien à des porteurs de projets inspirants, des écoaventuriers engagés, des événements sportifs qui entament une démarche exemplaire, MAIF se joint au monde sportif pour sensibiliser et favoriser une pratique sportive responsable. »
Enfin, le Shift Project remercie l’ensemble des contributeurs techniques ainsi que les partenaires institutionels