Mapping the “carbon transition” in France: the Shift’s final report

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The Shift Project presented a report titled “Mapping of the carbon transition” on 16th of April 2013 in which our think-tank provides recommendations for transitioning to a carbon-free economy on a national scale. Following the presentation, four experts took part in a round-table and brought insightful contributions to the Shift’s study. Its conclusions are especially relevant at a time when the government has launched an official debate on the topic of energy transition that will last until September 2013.

The article below, as well as the final report and executive summary are available in French only at the moment. Please contact communication(a)theshiftproject.org for further information.

Final report and executive summary :

In an original project, The Shift Project has identified opportunities to reduce Greenhouse gases (GHG), sector by sector, and defines the types of investments required to achieve a successful ‘carbon transition’ in France.

FINAL REPORT (PDF)

EXECUTIVE SUMMARY (PDF)

Presentation given by Hélène Le Teno: Présentation cartographie de la transition carbone (14 Mo), also available on Slideshare by clicking here.

The conference can also be viewed on YouTube :

Introduction
Presentation
Round table
Q&A

Compte-rendu de la conférence / table-ronde

« Transition »… Le mot est sur toutes les lèvres, mais quelles en sont les implications ? C’est à cette délicate question que le think-tank The Shift Project a tenté d’apporter des éléments de réponse à l’occasion de la publication du rapport sur la « Cartographie de la transition carbone » le 16 avril dernier. Les principales conclusions de cette étude, structurée autour de trois grands axes de la consommation des Français (le logement, l’alimentation et les transports) ont d’abord fait l’objet d’une séance de restitution par sa principale rédactrice, Hélène Le Téno (consultable ici).Cette présentation a été suivie par une table-ronde réunissant quatre experts pour apporter des éclairages complémentaires sur ce sujet extrêmement vaste.

La transition carbone ne se rapporte pas simplement au bouquet énergétique : il s’agit d’une modification profonde de notre société motivée par une prise en compte du monde fini (en matière de disponibilité des ressources, notamment des énergies fossiles, mais le terme « fini » peut aussi désigner la stabilité de notre machine climatique si on ne fait rien). Au-delà des concepts, cette finitude commence à prendre une forme très concrète : les dépenses énergétiques des ménages vont grandissantes (chauffage, électricité, carburants), notamment pour les plus précaires où ces dépenses contraintes atteignent près de 70% des dépenses totales.

 

De la chenille au papillon 

Comme l’a souligné l’économiste Alain Grandjean, co-fondateur de Carbone 4 et président du Comité des experts du Débat National sur la Transition Énergétique, le concept de « transition » n’est pas tout à fait étranger à celui qu’on appelle « développement durable ». Mais contrairement à ce dernier qui a souvent été taxé d’oxymoron, la transition est une désignation plus exacte qui traduit bien un cheminement d’un état à l’autre, en passant par une phase de questionnements, d’indécision, voire de grand écart ! Selon les termes d’Alain Grandjean, on peut envisager cette transition comme une « métamorphose entre la chenille et le papillon »… L’image a au moins le mérite de rendre ce processus désirable.

Désirable, cette transition a de bonnes raisons de l’être, c’est du moins ce que démontrent les résultats de l’étude du Shift.

Désirable, cette transition a de bonnes raisons de l’être, c’est du moins ce que démontrent les résultats de l’étude du Shift avec la création de 250 000 emplois pérennes et la revitalisation des territoires à travers des mesures comme la rénovation thermique du bâtiment ou l’exploitation locale des ressources. Par ailleurs, les mesures présentées dans le rapport permettraient d’alléger de 10 Mtep (soit une réduction d’environ 10%) notre facture énergétique et de réduire de 10% nos émissions de CO2 par rapport au niveau actuel. Les mesures sont également évaluées par leurs impacts sur les dépenses publiques et sur la résorption de la dette publique.

Le concept même de transition n’est pas présent massivement dans les consciences de nos concitoyens. Néanmoins, selon Bruno Maresca  directeur de recherches au Credoc et intervenant lors de la table-ronde, environ 80% des Français constitueraient une sorte de « ventre-mou » ayant plutôt un a priori positif quant aux problématiques de transition carbone, mais peu enclins à modifier concrètement leurs comportements de consommation quotidiens. À l’échelle locale, on observe des « signaux faibles » en quantités croissantes : de plus en plus d’initiatives liées à la transition se déploient partout en France. C’est ce que Julien Dossier, fondateur du cabinet conseil en réduction de gaz à effet de serre Quattrolibri  désigne sous le nom de PPP (Projets Petit Pas), soit une multitude de petits projets locaux essaimant dans les territoires pour changer la donne à terme au niveau national. À titre d’exemple, citons le financement solidaire, les monnaies complémentaires, l’autopartage ou encore l’agriculture écologiquement intensive dont fait partie l’agroforesterie. Comme nous le « prouvent » ces différents projets, les territoires sont bel et bien les lieux d’expérimentation précoce de la transition !

Par ailleurs, et le rapport du Shift en fait la démonstration, la transition est un formidable vecteur d’innovation sociale. C’est ce que souligne Nicolas Blanc, Directeur projets innovation et développement durable à la Caisse des Dépôts et Consignations : « Nous sommes dans une conjecture d’urgence et d’absence d’argent, toutes les conditions sont réunies pour innover ! »

 « Nous sommes dans une conjecture d’urgence et d’absence d’argent, toutes les conditions sont réunies pour innover ! »

 

Quels outils de financement ?

Puisque l’argent est le nerf de la guerre comme nous le rappelle Alain Grandjean, le rapport fait état de mécanismes de financement à mettre en œuvre pour trouver les 77 Md€ d’investissements nécessaires aux mesures étudiées. Le débat est notamment à ouvrir sur la place de l’éthique dans la finance, sur ses relations avec l’économie réelle : les fonds ne devraient-ils pas irriguer davantage des projets de long terme, quitte à perdre en rentabilité ?

Les recommandations du rapport viennent à point nommé pour un organisme de financement public tel que la Caisse des Dépôts et Consignations : la transition carbone pourrait être sous peu un axe stratégique majeur de la CDC selon Nicolas Blanc, et il faudra alors faire preuve d’ingénierie financière pour faire la démonstration que le financement de la transition peut s’insérer dans une perspective de rationalité économique des choix par les agents. Pour cela, la cartographie délivrée par le Shift est une inspiration de plan d’action opérationnel, sous forme de boîte à outils. C’est en ce sens que le travail réalisé a été salué par Clément Lecuivre, Directeur du département analyse stratégique, innovation et développement durable de la CDC.

Le financement de la transition peut s’insérer dans une perspective de rationalité économique des choix par les agents.

Le travail s’intègre parfaitement avec le calendrier politique du Débat National sur la Transition Énergétique, et même si la méthodologie employée ne prétend pas à l’exhaustivité, elle couvre des dimensions très hétérogènes, de la PME à l’entreprise du CAC40, du national au local. Pour le décideur économique, cela permet d’entrevoir des priorités quant aux thématiques sur lesquelles il faut agir (comme par exemple l’agriculture), de voir d’emblée où sont les résistances aux changements et pourquoi, de visualiser au travers d’actions concrètes les solutions viables pour le monde de demain. Un vaste chantier en perspective, mais réjouissons-nous : comme l’a rappelé Jean-Marc Jancovici en introduction de la soirée, quand on s’attaque à la transition (carbone, énergétique, ou transition tout court), on a du travail pour des dizaines d’années !


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