Les « économistes atterrés », Alain Grandjean, signataire du Manifeste

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Quatre économistes, 22 mesures, un manifeste. André Orléan, Philippe Askenazy, Thomas Coutrot et Henri Sterdyniak, sont les auteurs du manifeste intitulé « Crise et dette en Europe : 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l’impasse ». Ces économistes sont « atterrés » de constater qu’aucune leçon n’a été tirée de la crise et que, même mis à mal par les faits, les fondements des politiques qui ont mené à ces catastrophes ne sont pas remis en cause. Selon eux, elles mettent directement en danger la solidarité européenne et son projet de construction d’un « continent démocratique ».

Alain Grandjean, docteur en économie de l’environnement, a rejoint les « atterrés » car, selon lui, les politiques économiques telles qu’elles sont conduites aujourd’hui vont à l’encontre des nécessités réelles de la société. La crise a montré que les fonctions bancaires et financières, par ailleurs très utiles, asservissent l’économie réelle, à la fois au sens mécanique et politique du terme. En dépit des échecs constatés, les gouvernements européens continuent à mettre en place des programmes de rigueur, inefficaces et ancrés dans une logique de court terme. Les sauvetages des banques, des créanciers de l’Etat Grec (majoritairement des banques européennes), ont par exemple priorité sur les dépenses sociales et écologiques. Dès lors, une véritable « reconversion écologique de l’économie européenne », nécessaire pour réaliser les engagements pris lors des Conférences climatiques, n’est pas financièrement possible. Il est urgent de mettre le débat sur la place publique car il concerne tous les citoyens, tant au niveau national qu’européen.


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