Discours historique de M. Carney sur l’impérative prise en compte du risque climatique par la finance mondiale

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Mark Carney, président du Conseil de stabilité financière (la très respectable institution internationale issue du G20 – FSB), dit tout haut ce que les responsables mondiaux de la finance pensent tout bas. Et le voilà vivement critiqué pour ses propos sans ambiguïté sur les « stranded assets », ces actifs financiers qui pourraient être dévalorisés si le budget carbone disponible pour une humanité à +2°C, selon le GIEC, était respecté.

Dans d’autres secteurs économiques vitaux pour la transition énergétique et climatique, on constate aussi des dissensions à l’approche de la COP21 et là aussi sur le rôle de la puissance publique. Le grand écart se creuse entre les pétroliers européens (Shell – Total) et les américains (Exxon), les premiers appelant de leurs vœux un signal prix carbone, les seconds refusant toute intervention publique.

Mais Carney va plus loin dans son discours historique. « Si l’industrie de l’assurance est bien placée pour s’adapter à court terme à un climat en train de changer, ses réponses pourraient soulever des questions majeures pour la société, y compris la nationalisation du risque ». Gouverneur de la Banque d’Angleterre, il vient du Canada : deux pays où le changement climatique est manifeste.

Question : sauf sur Mars, est-il imaginable qu’un régulateur de la finance ne s’intéresse pas au dérèglement du climat ?

Michel Lepetit, Vice-président du Shift Project

Vidéo du discours (Youtube)


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