The Shift Project appelle la France à porter les recommandations du rapport Canfin-Grandjean sur le financement d’une économie décarbonée

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Le rapport « Mobiliser les financements pour le climat » a été remis au président de la République le 18 juin. Ses auteurs, Pascal Canfin et Alain Grandjean, proposent une « feuille de route pour financer une économie décarbonée ». A six mois de la COP 21, The Shift Project souhaite que les recommandations de ce rapport trouvent un large écho auprès des décideurs politiques et économiques

(Photo : DR Présidence de la République – Marie Etchegoyen)

The Shift Project, think-tank de la transition carbone, soutient pleinement les recommandations portées par Alain Grandjean (économiste, membre des conseils scientifiques du Shift Project et de la Fondation Nicolas-Hulot), et Pascal Canfin (ancien ministre du Développement, conseiller au World Resource Institute).

Les auteurs constatent que l’économie mondiale est en mal d’investissements, en particulier pour le long terme. Mais ils se réjouissent aussi de voir que le « risque carbone » est désormais pris au sérieux dans les milieux économiques et financiers. A leurs yeux, le contexte est donc une montée en puissance du financement de la transition.

Seuls 7 à 13% de ces types d’investissements sont considérés comme « verts » pour le moment. Un accroissement de ces derniers constituerait un puissant levier de croissance. La réflexion sur les financements dits « innovants » est appropriée pour les pays du Sud qui attendent des engagements concrets pour financer l’adaptation au changement climatique.

Alain Grandjean et Pascal Canfin mettent en avant une dizaine de recommandations clés, notamment les suivantes :

Un « corridor carbone », sur lequel s’engageraient les pays et leurs sociétés civiles, doit être créé. L’idée consiste à fixer une fourchette de prix du carbone comprise entre 15 et 20 $ en 2020, avec un objectif de 60/80 $ d’ici 2030/35, en fonction du niveau de développement de chaque pays concerné.

La Banque Mondiale et le FMI doivent placer les enjeux de l’énergie et du climat au coeur de la finance internationale. Le bon suivi de la feuille de route du financement d’une économie décarbonée au-delà de la COP 21 devrait relever de la responsabilité de ces deux institutions.

Le Conseil de Stabilité Financière du G20 doit intégrer le changement climatique en tant que risque majeur d’instabilité financière dans les années à venir.

Les raisonnements économiques « business as usual » doivent être amendés en fonction du risque carbone. L’inscription des trajectoires de réchauffement de 3°, 4° et 5°C dans les « stress tests » des banques et des compagnies d’assurance, ainsi que dans leurs stratégies de résilience, constituerait un premier pas dans la bonne direction.

Les banques publiques de développement pourraient dès à présent déployer tous leurs outils de financement afin de catalyser les investissements privés vers les projets verts des pays du Sud. A cette fin, la mise en place de feuilles de route d’investissements compatibles avec une trajectoire de réchauffement inférieure à 2°C est nécessaire.

The Shift Project appelle le gouvernement français à porter dès à présent les recommandations du rapport Canfin-Grandjean dans la perspective de la COP 21, et au-delà, afin de permettre l’émergence d’une économie compatible avec la trajectoire des 2°C.

2 documents sont disponibles : le résumé aux décideurs, et le rapport complet.

Télécharger le rapport (pdf): Mobiliser les financements pour le climat

Télécharger le résumé exécutif (pdf ) : Mobiliser les financements pour le climat – Résumé exécutif


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